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Le pire secrétaire d'Etat de l'histoire des USA a piégé Trump?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le secrétaire d'État américain, Mike Pompeo. ©Getty Images

En tant que secrétaire d’État, Mike Pompeo a présidé à l’échec des négociations avec la Corée du Nord, à l’échec d’une campagne de pression contre l’Iran et à une tentative avortée de renverser le régime du Venezuela, affirme Washington Post dans un article signé Jackson Diehl, article qui dénonce Pompeo comme étant "le pire des MAE de toute l'histoire des Etats-Unis". "La campagne de pression contre l’Iran a été la cause principale de Pompeo: 13 jours après son arrivée au Département d'Etat, Pompeo a poussé Trump a se retirer du PGAC.

C'était en avril 2018. Le président a déclaré qu'il souhaitait négocier un autre accord, mais Pompeo a rapidement décidé de l'empêcher, établissant une douzaine de conditions de grande envergure que Téhéran aurait à remplir et a fait savoir que son objectif était de changer de régime. Ce qui, bien sûr, ne s’est pas produit. Malgré une montage américain de sanctions et une frappe de drone tuant son général le plus important, l'Iran est resté intact et a accéléré son enrichissement d'uranium. Cet été, l’Iran a même quintuplé le stock d’uranium enrichi dont il disposait au début de l'arrivée de Pompeo.

Cela nous amène aux batailles au Conseil de sécurité, où Pompeo a tenté de forcer une prolongation de l'embargo sur les armes contre l'Iran, qui doit expirer en octobre. Bien que les alliés des États-Unis n'aient aucun intérêt à permettre à Téhéran de vendre et d'acheter des armes, ils ont reconnu qu'un nouvel embargo romprait ce qui restait de l'accord nucléaire, poussant l'Iran à se retirer du PGAC. N'était-ce pas là la véritable intention de Pompeo?

Quoi qu'il en soit, le résultat a été une "cata", un vote humiliant contre les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et la France ayant refusé leur soutien aux USA. La réaction de Pompeo? Il a insulté publiquement les alliés - qui, a-t-il dit, "ont choisi de se ranger du côté des Iraniens". Une semaine plus tard, il a doublé sa mise, notifiant au Conseil de sécurité que les États-Unis chercheraient à invoquer une disposition de l'accord nucléaire permettant à un gouvernement de forcer unilatéralement la réimposition des sanctions de l'ONU  même si Washington ne fait plus partie au pacte. Cela a préparé le terrain pour une bataille encore plus meurtrière. La semaine dernière, le président du Conseil de sécurité a annoncé que tous les membres du Conseil sauf un avaient rejeté le recours au snapback".

La tournée moyen-orientale du secrétaire d’État américain, là encore plutôt axée sur l'Iran que sur la normalisation arabe/Israël a aussi été un fiasco.  Mike Pompeo, a achevé jeudi 27 août, sa tournée effectuée peu après l’accord conclu entre Israël et les Émirats arabes unis sur une normalisation des relations. Lui qui souhaitait étendre cet accord dans la région, est donc rentré bredouille, le Soudan, Bahreïn et Oman lui répondant par un « non » catégorique. A vrai dire, de nombreux observateurs étaient persuadés que ces États n'imiteraient pas les Émirats même en ayant l'Iran en face d'eux. Mais Pompeo n'en a eu cure. 

 Le secrétaire d'État américain s'est entretenu à Mascate avec le sultan Haitham ben Tarek. Aucune mention n'a été faite des relations du sultanat avec Israël. Or, le but de cette tournée était bien de convaincre d'autres pays arabes de normaliser, du moins dans l'immédiat, leurs relations avec Israël à l'instar des Emirats arabes unis. Se disant "optimiste" au début de sa tournée lundi quant à la possibilité de voir d'autres pays suivre l'exemple des Émirats, Mike Pompeo a essuyé un refus du Soudan et une objection de Bahreïn. Avec ses ambitions probablement fixées sur une candidature présidentielle en 2024, Pompeo espère sans aucun doute que la plupart des catastrophes diplomatiques produites sous son mandat seront finalement imputées au président Trump, surtout si Trump perd les élections de novembre.

Mais l'ex représentant du Kansas ne devrait pas s'en tirer aussi facilement. Oui, c’est la politique étrangère de Trump. Mais la direction de Pompeo a entraîné certains des pires dommages diplomatiques que les États-Unis aient jamais subis depuis des décennies - en particulier dans les relations avec leurs plus proches alliés. Les USA sont seuls, terriblement seuls. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV